Matmut, Norauto, ADP… Quand partage de données rime avec valeur
La valorisation de la Data passe aussi par le partage et l’échange avec l’extérieur, comme dans l’univers de la mobilité. Pourquoi et comment échanger la Data au sein d’un écosystème ?
Pas de démocratisation des données sans partage. Dans ce secteur, la maturité progresse parmi les organisations françaises selon le 4e observatoire Odoxa. En effet, 45% d’entre elles partagent les données en interne (21% dans le secteur public et 54% dans le privé).
Le Data Sharing demeure toutefois souvent unidimensionnel, c’est-à-dire restreint aux usages internes. Certaines industries font exception, comme par exemple la publicité, notamment dans la grande distribution, ou encore la mobilité (transport, automobile…).
“Nous achetons de la donnée et récupérons de l’Open Data”
Dans la banque et l’assurance, en dépit du développement de l’Open Banking et de son encadrement réglementaire (récemment au travers de FIDA - Financial Data Access), l’internalisation reste souvent la norme.
“Cela peut paraître surprenant”, reconnaît Olivier Monnier, Chief Data & AI Officer de Matmut. Au moins en ce qui concerne l’automobile et ses sinistres. “Professionnels de la réparation et assureurs sont assez proches.”
Secteur très régulé, l’assurance souffre “d’une peur assez forte de voir nos données sortir. Nous tenons absolument à les maîtriser. C’est d’ailleurs pour cette raison que jusqu’à récemment nous pratiquions exclusivement le on-premise”, déclare le CDO.
Assureurs et banquiers accordent désormais une place plus significative au cloud (public et privé), mais dont l’usage est cependant encadré. “L’échange n’est pas dans notre ADN”, admet Olivier Monnier, sans être pour autant l’exclure.
“Nous achetons de la donnée et récupérons de l’Open Data. Cela peut arriver, et de plus en plus en lien avec les risques climatiques”, poursuit-il. En ce qui concerne la donnée automobile, après l’expérience compliquée du Pay-as-you-drive, l’enthousiasme est un peu retombé.
Les constructeurs embrassent la DaaS, Data-as-a-Service
Le potentiel du Data Sharing et de sa valorisation dans le secteur auto n’en reste pas moins conséquent. Cela n’a pas échappé aux constructeurs, en quête de nouvelles sources de revenus. Avec Mobilisights, Stellantis exploite ainsi son parc “monétisable” de plus de 13 millions de véhicules connectés pour valoriser ses données à l’externe via la Data-as-a-Service.
“Exploitées efficacement, les data des capteurs et les autres data recueillies par les véhicules connectés peuvent être à l’origine d’une large gamme de services et d’applications”, souligne le constructeur, qui table sur 34 millions de voitures connectées en 2030.
Les fabricants ne sont toutefois pas les seuls à s’intéresser aux usages des données. Les professionnels de la maintenance et de la réparation sont également en piste, à l’image de Mobivia (propriétaire, entre autres, de Midas et Norauto).
L’enjeu est stratégique pour ces acteurs et concerne la connaissance. “La Data et l’information sont au service opérationnel de la bonne exécution de notre métier et aussi de la compréhension de la connaissance nécessaire à la réparation”, résume le Chief Data Officer de Mobivia, Matthieu Durut.
“Le secteur de la mobilité s’est énormément complexifié, notamment sur le plan technologique. Le métier est de plus en plus difficile à exercer (...) C’est une compétition technologique que nous menons, peut-être aussi vis-à-vis des constructeurs”, ajoute l’expert.
“L’accès à la connaissance, qu’il faut parfois recréer ou acheter, est difficile.” Mobivia a donc besoin de données tierces, dont la Data véhicule, collectée par des acteurs de l’écosystème parfois tentés de la monopoliser.
La donnée auto dispersée dans l’écosystème
Les constructeurs ne sont pas les seuls à collecter des données. L’information est ainsi disséminée. “Le marché de la maintenance et de la réparation automobile est très éclaté”, note Matthieu Durut. En France, on dénombre 30.000 garages et points de réparation.
Grâce à sa part de marché, Mobivia estime cependant “disposer d’une bonne vision de ce qui se passe”, panorama qu’il exploite pour ses marques et leurs opérations. L’entreprise fournit aussi ces connaissance à des tiers “sans accès direct aux clients, notamment des équipementiers et pneumaticiens.”
Le retail media, tel que pratiqué par les distributeurs et e-commerçants, repose sur le même principe. Dans l’univers de l’auto, Mobivia a donc lancé une entité gérant une Data Marketplace, Afteriize, afin d'échanger et valoriser ses données.
La place de marché, basée sur la technologie de Data Exchange Dawex, opère comme un intermédiaire de données. Il permet aussi à d’autres détenteurs de Data de valoriser leur propre patrimoine dans un environnement B2B sécurisé et de confiance.
Interne et externe constituent deux trajectoires de développement complémentaires pour Mobivia en ce qui concerne les données. Et pour l’un et l’autre, le paysage est loin d’être figé. Sur les usages internes, Matthieu Durut plaide d’ailleurs pour une rupture.
“On parle beaucoup d’entreprises Data Driven. Cela me fait un peu sourire”, considère le CDO. “On croule sous les chiffres, et néanmoins, on ne prend pas toujours des décisions sur la base d’une connaissance éclairée”, explique-t-il.
Du Data Driven à l’entreprise Insights Driven
Pour Matthieu Durut, il est donc primordial de basculer de la Data à la connaissance et ainsi de passer d’une organisation Data Driven à un modèle Insights Driven dans lequel sont conçues et partagées des analyses.
Cette cible n’est pas encore atteinte chez Mobivia, en cours de transition vers une “organisation plus mixte” faisant intervenir pluridisciplinarité, co-construction avec le métier et logique Produit. Jusqu’à présent, l’activité du Data Office “s’est construite sur des cas d’usage très opérationnels” sur le pilotage et la Data Science.
L’opérationnel, c’est aussi l’axe poursuivi aujourd’hui par Aéroports de Paris (ADP) avec sa filiale Hub One DataTrust sur l’échange de données. Même pour gagner en efficacité opérationnelle, les acteurs du monde aéroportuaire ne sont pas spontanément disposés à partager toutes leurs données.
Les compagnies aériennes gardent jalousement les données de leurs programmes de fidélité, cite Jean-Sébastien Mackiewicz, le directeur général de Hub One DataTrust. “Elles ne veulent absolument pas les partager. Il y aurait pourtant un certain nombre de cas d’usage très intéressants grâce à une connaissance plus fine des voyageurs par destination.”
La plateforme d’échange de données d’ADP ne manque pas pour autant de projets dans le cadre de sa contribution à la digitalisation des opérations aéroportuaires. “Le secteur n’est pas autant digitalisé qu’on pourrait le penser”, observe le dirigeant, qui l’explique par la régulation appliquée et la complexité des processus concernés.
L’aéroport, un écosystème complexe de données silotées
La préparation d’un avion pour un vol à destination de New York s’inscrit dans un créneau de deux heures faisant intervenir en moyenne 15 prestataires distincts pour la conduite des opérations, dont certaines sont interdépendantes.
“Notre objectif aujourd’hui est d’inciter ces différents prestataires à échanger les données principales du jalonnage de leurs opérations”, indique Jean-Sébastien Mackiewicz. Mais comme dans l’assurance, les entreprises ont besoin d’être rassurées sur l’opportunité d’ouvrir leurs données.
L’échange ne concerne pas seulement les opérations réalisées “sous l’avion”. Il rend possible aussi des cas d’usage au profit des boutiques. Ces dernières sont déjà friandes des données relatives aux flux de passagers.
Des études réalisées pour une marque d’alcool distribuée dans les aéroports ont permis d’établir des corrélations entre la typologie de trafic (destinations) et les dépenses effectuées. A la clé pour les magasins des “occasions de vente à ne surtout pas rater”.
Les études ont donc identifié des profils de voyageurs susceptibles d’effectuer des achats conséquents. Sauf que le planning de présence des vendeurs n’était pas adapté en fonction des passages de ces clients.
Des cas d’usage présentant un vrai gain métier pour convaincre
Sans être d’une grande technicité, le cas d’usage a permis d’illustrer la valeur générée par un partage de données (tickets de caisse et informations du journal de vols de l’aéroport). Aéroports de Paris joue le jeu du partage de données. A cette fin a été lancée une gouvernance de la donnée définissant les jeux ouverts au partage et les conditions associées.
Une telle initiative au sein d’un groupe comme ADP fait intervenir de multiples interlocuteurs et prend donc du temps. Pour avancer, Jean-Sébastien Mackiewicz insiste sur l’approche “concrète” fondée sur des cas d’usage avec les prestataires de l’aéroport présentant “un vrai gain métier” et un “gain sur la qualité du service rendu aux passagers”.
Pour convaincre et faire bouger les lignes, le travail de préparation en amont sur les cas d’usage est critique. “Il faut faire beaucoup de pédagogie”, insiste aussi le dirigeant de la plateforme de données. Ce travail n’est d’ailleurs pas achevé. En termes de cas d’usage, ADP et ses partenaires avancent à présent sur le sujet du nettoyage.
“Un aéroport, ce sont des flux et des aléas (...) Aujourd’hui, les équipes de nettoyage sont complètement aveugles sur les informations relatives aux aléas. Pourtant, cette information existe. Nous préparons, avec un peu de recours à l’IA, le rapprochement de données” pour réaliser au mieux ces opérations.
L’enjeu à court terme pour Jean-Sébastien Mackiewicz consiste donc “toujours à convaincre de l’intérêt opérationnel de l’échange de données” et du respect des conditions de l’échange.
Outillage de la confiance pour fournir des garanties
Sur ce volet, la confiance s’outille et se supervise, soulignent Ludovic Codeluppi, head of Afteriize et Fabrice Tocco, co-CEO de Dawex.
“S’assurer que nous faisions les choses proprement était un sujet au démarrage. Nous nous sommes équipés de l’outil de Dawex afin de garantir que les échanges s’effectuaient correctement, d’en garantir la sécurité, mais aussi dans le but de pouvoir nous positionner en tant que tiers de confiance”, explique le responsable de la Data Marketplace de l’auto.
Pour Fabrice Tocco, l’échange de données s’impose de plus en plus comme une nécessité dans des industries, dont l’aéronautique. Le secteur enregistre une explosion des commandes et est donc sous pression pour livrer plus rapidement.
La constitution en écosystème des fabricants et sous-traitants, sur la base de la donnée, vise ainsi à accélérer la cadence de production. “Il n’y a aucune nécessité d’échanger des données s’il n’y a pas de cas d’usage”, signale le patron de Dawex. Outre la production, les industriels de l’aéronautique ont ainsi intérêt à échanger dans le cadre de la lutte contre les pièces de contrefaçon, cite-il.
Le nucléaire fait également office de candidat tout désigné pour le Data Sharing. “La seule façon de réduire le temps de production des centrales, c’est la Data, c’est-à-dire de réunir toutes les organisations au sein d’un écosystème de données”, conclut Fabrice Tocco.
Data Marketplace : la formule d’Afteriize pour valoriser les données dans l’automobile
Défendant les bénéfices de l’échange de données dans le secteur de la mobilité et le potentiel de valorisation, la Data Marketplace Afteriize propose un Data Catalog à des tiers. En tant que tiers de confiance, il ouvre aussi ses services d’échange à d’autres acteurs de la mobilité.
Le déploiement réussi de l’intelligence artificielle repose sur une règle simple : pas d’IA sans Data (de qualité). Pour leurs développements, et pas seulement en IA, les entreprises pratiquent le Data for Business.
Mais elles peuvent aussi valoriser leurs données à l’extérieur, ce que Ludovic Codeluppi, head of Afteriize, désigne sous l’appellation de Data-as-a-Business. Et ces croisements de données provenant de différents producteurs peuvent être à la base d’innovations, par exemple pour concevoir des modèles prédictifs plus performants.
De Data Provider à Data Orchestrator
En réunissant différents jeux de données, la place de marché de données Afteriize a ainsi conçu un Data Catalog permettant de consommer Data Products et Analytics Products relatifs à la connaissance client, à la performance produit (pneumatiques, freins…), à l’état d’un marché, etc.
Mais la trajectoire n’a pas été rectiligne pour l’entreprise, comme l’explique Ludovic Codeluppi. Afteriize a démarré par un PoC, puis un PoV, avec un équipementier bien connu. La filiale de Mobivia se projetait alors en tant exclusivement que fournisseur de données. Elle a par la suite pivoté.
“Nous avons pris conscience que nous pouvions avoir un impact sur l’écosystème en nous orientant vers un modèle reposant sur du multi-fournisseurs à destination de multiples clients”, déclare-t-il. Afteriize tient donc un double rôle de fournisseur et d’intermédiaire de données.
Sur son métier de Data Provider, la marketplace a lancé ses opérations il y a quatre ans en s’appuyant sur “la force de Mobivia” et de ses enseignes. Cette force, c’est un riche patrimoine de données. Grâce aux différentes marques du groupe, la base de données renferme, par exemple, des données (anonymisées) sur 28 millions de consommateurs. Elle stocke également des informations sur 35 millions de véhicules.
Pour valoriser sa Data sur 6 pays principaux, Afteriize a conçu un Data Catalog. Les finalités poursuivies avec le catalogue sont multiples, détaille Thomas Bouillon, Data Business Manager. “Il s’agit à la fois de donner des idées aux clients, mais aussi de générer de nouveaux Data Products.”
Des Data au service de Mobivia et d’autres consommateurs
Les produits de données se répartissent en quatre catégories principales : véhicule, client, produit, insights marché. Les Data Products, sous forme d’API, permettent la connaissance des véhicules et de définir un plan de maintenance.
Les API sont exploitées en interne par les BU de Mobivia, et sont en parallèle ouvertes à l’externe. A ces API sont venus s’ajouter progressivement des Data Products, dont un dédié au taux de panne. Il permet, par exemple, sur la base des données collectées, d’estimer la date optimale de remplacement d’une transmission.
“Nous avons développé ces cas d’usage avec des constructeurs et des acteurs du marché des véhicules d’occasion, qui pour la plupart proposent une garantie après revente. Ces derniers souhaitent disposer de véhicules fiables durant la période de garantie”, indique Thomas Bouillon.
Sur la partie client, différents produits Data sont là aussi disponibles. Afteriize a fait le choix cependant d’exclure les données personnelles. Les profils client sont par conséquent anonymisés. Et grâce à un volume conséquent, la place de marché estime pouvoir afficher des tendances représentatives du marché.
Côté produits, des informations sont accessibles via API sur de multiples équipements et consommables, dont les pneus, l’huile, la compatibilité des pièces, etc. L’entreprise a en complément développé des Data Products, dont “Mileage evolution” permettant de prédire l’usure d’un produit en fonction d’un véhicule, de la région, du pays, des conditions climatiques, ou d’autres paramètres.
Avec Market Insights, Afteriize fournit enfin des indicateurs de marché, comme les parts de marché d’une entreprise ou d’un produit. Ludovic Codeluppi insiste sur la fraîcheur des données consommables, leur profondeur d’historique et sur leur intérêt business.
L’échange de donnée, un métier à expliquer et vulgariser
L’ajout de nouveaux Products se poursuit. Mais pour le responsable de la marketplace, il importe aussi de donner du sens aux collectes. En interne chez Mobivia, cela passe par un travail d’acculturation auprès de l'ensemble des personnes qui permettent la collecte, le nettoyage, l'analyse de ces futures nouvelles data. “Il faut passer du temps à vulgariser notre activité et à expliquer qu’elle crée de la valeur pour le groupe.”
L’acculturation est d’autant plus nécessaire que l’entreprise n’intervient pas uniquement en tant que fournisseur. Afteriize se définit en effet comme un orchestrateur permettant à des tiers d’échanger de la données auprès de consommateurs et vendeurs (Renault, Michelin, CarRool…).
Pour développer ce métier de l’orchestration, la marketplace compte sur “le nombre déjà important” d’inscrits. Ludovic Codeluppi le reconnaît, tout ne se fera pas seul. “Il faut mettre de l’énergie et expliquer. L’orchestration est un business à part entière.”
Pour le directeur de la place de marché, il est ainsi clé d’accompagner les fournisseurs de données, par exemple pour les encourager à allouer des ressources à la création de Data Products ou afin de développer leur communication et donc leur notoriété.
Après quatre années consacrées à l’intermédiation de données, Afteriize a d’ailleurs pris conscience de la nécessité de “vulgariser” et d’aider les entreprises à monter en maturité sur l’échange de données. Pour accentuer ses efforts dans ce secteur, l’organisation intègre une activité de conseil (Data Exchange Advisory).
Sur un ou deux jours, elle intervient auprès de prospects pour préciser cas d’usage, patrimoine de données… En clair pour affiner besoins et attentes. La mission de conseil vise aussi à assister les utilisateurs de la plateforme à créer des produits et à les publier directement sur Afteriize.
CarRool consommateur et producteur de Data
Se présentant comme le “Shazam et le Doctolib du pneu”, CarRool est un utilisateur de la marketplace de l’auto. Pourquoi cette description ? Une photo d’un pneu permet grâce à l’IA d’identifier le produit et son niveau d’usure. Et Doctolib car le service met en relation l’utilisateur avec un professionnel pour une prise de rendez-vous.
Pour monter son activité, la startup avait besoin de données, qui étaient disponibles sur la marketplace. Pour fonctionner, l’application a besoin en particulier de la base de données articles. Les références de pneumatiques sont pléthoriques. Mais CarRool, explique Jean-Denis Perche, CEO et co-fondateur, partage en outre ses propres données pour enrichir la base existante.
Acheteur de données, notamment sur la reconnaissance de véhicule, CarRool est progressivement devenu un producteur de données. La startup a en effet créé sa propre base de données de première monte de pneus. Cette connaissance lui permet en particulier d’aider les gestionnaires de flottes à contrôler la conformité des véhicules, notamment en ce qui concerne l’usure.
CarRool a également développé des cas d’usage à destination des concessionnaires auto en leur fournissant les données relatives à l’équipement des véhicules qu’ils distribuent. Avec la Data, la startup aide par ailleurs les professionnels à définir en temps réel les équipements à intégrer à leurs stocks pour les optimiser.
“Disposer de la donnée et la rendre intelligible à nos clients, cela crée de la valeur”, conclut Jean-Denis Perche, en droite ligne avec la conviction portée par Ludovic Codeluppi.
Plus de confiance, plus d’échanges de données
Quid des prochaines évolutions d’Afteriize ? La marketplace est positionnée sur l’Insight Sharing, mais pas à ce jour sur la fourniture de leads qualifiés, ce qui supposerait de la donnée personnelle et un recueil de consentements. Une telle perspective est difficile à mettre en place et ne s'inscrit pas dans la roadmap à moyen terme.
L’ambition immédiate de l’entreprise est de se classer “comme un des leaders de l’échange de données dans la mobilité” routière. Depuis sa création, Afteriize peut déjà se targuer d’être rentable. Mais elle compte bien encore croître. La tendance mondiale sur l’échange de données lui permet d’être optimiste.
L’éditeur Dawex signale que la Commission européenne a recensé 180 espaces de données en Europe. Elle prévoit qu’ils seront près de 600 d’ici quelques années. La Chine aussi s’engage dans ce secteur avec la création de 100 espaces de données sectoriels.
La normalisation des échanges de confiance devrait également participer à l’accélération du Data Sharing. Dawex contribue d’ailleurs aux travaux de standardisation dans le cadre du programme porté par le CEN sur la Trusted Data Transaction.
“Plus il y a de la confiance dans l’écosystème, dans les fournisseurs et les tuyaux permettant les transactions, et plus il y aura d’échanges de données”, observe Fabrice Tocco, son co-CEO.
Les mots de la Data
Par Morgane Dairain, Chief Data Officer at AVEM (Groupe)
Le personnel navigant (hôtesses et stewards) exerce son métier à travers les voyages auxquels il participe en tant que membre de l'équipage. Si les DataStewards étaient des personnels naviguants, ça donnerait quoi ?
👋 Mesdames et Messieurs, (chers passagers), bonjour et bienvenue à bord du vol [compagnie aérienne] numéro [XXX] à destination de [ville] = Mesdames et Messieurs, (chers passagers), bonjour et bienvenue dans l'espace de donnée du domaine X à destination des données a,b,c,d….
✈️ Je suis [nom], votre chef(fe) de cabine, accompagné(e) de [noms] qui seront vos hôtesses et stewards pour ce vol = Je suis X votre DataSteward et je serai accompagné de Y DataCustodian (relai technique).
🛅 Nous vous prions de bien vouloir ranger vos bagages dans les coffres supérieurs ou sous le siège devant vous. = Nous vous prions de bien vouloir ne pas mettre vos données dans cet espace et de les laisser dans votre datadomaine.
‼️Les issues de secours sont situées [description] = Les contacts et la documentation relative à l'exploitation du jeu de donnée sont situés [description]
🚭 Pour votre confort et celui des autres passagers, nous vous rappelons que ce vol est non-fumeur. = Pour votre confort et celui des autres consommateurs de ces données, nous vous rappelons d'utiliser les outils fournis par l'équipe DataGouvernance pour consulter, requêter, extraire et de ne pas de faire des fantaisies et d'innovation non sollicitée.
💪 Si vous avez besoin d’aide pour placer vos bagages ou pour toute autre assistance, n’hésitez pas à solliciter l’équipage = Si vous avez besoin d'aide pour faire matcher nos données avec les vôtres, n'hésitez pas à nous solliciter mais pensez d'abord à bien lire le dictionnaire de données associé.
🤗 Nous vous souhaitons un agréable vol. = Je vous souhaite une bonne utilisation et j'espère que la qualité du jeu de donnée est très satisfaisante car j'y passe du temps.
Voilà l'idée que je me fais du datastewardship et de la façon dont j'aimerais être embarqué à bord des compagnies DATA des différents domaines Data que l'on retrouve dans une entreprise. Alors, prêt au décollage ?
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